Marilyn Monroe - Actrice, Chanteuse et Mannequin

Marilyn Monroe - Actrice, Chanteuse et Mannequin

Marilyn Monroe était une actrice, chanteuse et mannequin américaine. Connue pour avoir interprété de nombreux rôles de blonde drôle et sexy, elle est devenue l’un des sex-symbols les plus populaires des années 50-60 et un emblème de la révolution sexuelle de l'époque.

Actrice de premier plan pendant une décennie, elle reste même après sa mort une icône majeure de la culture populaire. En 1999, l'American Film Institute la classe sixième sur sa liste des plus grandes légendes féminines de l'écran de l'âge d'or d'Hollywood. En 2009, The Guardian la désigne comme l'une des meilleures actrices à n'avoir malheureusement jamais été nommée aux Oscars.

Mais au-delà des rôles de blonde et de son redoutable sex-appeal, Marilyn Monroe était une femme qui s’intéressait à la société, à la politique, ainsi qu’une grande militante pour les droits des femmes à une époque où celles-ci en avaient si peu. Malheureusement, cet aspect de l’actrice n’intéressait guère l’industrie Hollywoodienne majoritairement dominée par les hommes, et certains aspects parfois exagérés de son histoire, comme sa réputation de "blonde idiote" ou le mystère entourant sa mort, ont souvent éclipsé ceux de son héritage.

Marilyn Monroe était une proto-féministe. En d’autres termes, elle était en avance sur son temps et défendait le féminisme bien avant que le terme soit popularisé. Elle était une femme forte et vulnérable à la fois, elle ne reculait devant rien, se battait pour ce en quoi elle croyait, et réussit à se forger une identité dans un Hollywood patriarcal.

Elle pensait que chaque femme devait avoir ses propres droits et sa propre liberté, que chaque femme était belle, peu importe ses formes. Elle ne cessa jamais de lutter pour leur inspirer le courage de prendre la parole, de devenir des leaders et de s’accepter comme elles sont.

"À toutes les filles qui pensent que vous êtes grosses parce que vous ne faites pas une taille zéro, c'est vous qui êtes belle, et la société qui est laide".

Malgré son apparence de femme belle et confiante, et le "body positive" qu’elle souhaitait à toutes les femmes, en coulisse, elle se sentait elle-même complexée et avait peu confiance en elle. Elle a passé une grande partie de sa vie à combattre ses complexes et sa faible estime d’elle-même, ainsi que plusieurs problèmes de santé mentale causés par son enfance difficile, passant de famille d’accueil en famille d’accueil, car sa mère, atteinte de troubles mentaux, ne pouvait s’occuper d’elle. Au lieu d’en tirer des leçons, le monde a glorifié sa tristesse et l’a transformé en une étonnante icône de glamour et de misère, elle qui souhaitait se reconstruire et inculquer à la société l’amour et le respecter de la femme et de l’égalité des sexes.

Parce qu’elle était un personnage si complexe, elle s’est souvent retrouvée coincée entre deux types de femmes : celles qui étaient dégoûtées ou intimidées par son glamour et voulaient qu'elle estompe cet aspect d’elle-même, et celles qui aimaient son apparence telle qu'elle était et voulaient qu'elle cesse d'essayer d'être prise au sérieux. En 1959, Monroe s’exprime sur le sujet : "J'aimerais être connue comme une véritable actrice et un être humain, mais écoutez, il n'y a rien de mal non plus à être glamour. Je pense que tout s'additionne. Je ne critiquerai jamais le glamour. Mais je veux être dans le genre de films où je peux m'épanouir, pas seulement porter des collants."

En 1954, Marilyn Monroe fonde sa propre société de production cinématographique. Elle consacre l'année suivante à la création de la société et commence à étudier l'art dramatique sous la direction de Lee Strasberg à l'Actors Studio, l'une des écoles d'art dramatique parmi les plus réputées au monde. Plus tard, cette même année, la Fox lui accorde un nouveau contrat qui lui donne plus de contrôle et un salaire plus important. Parmi les rôles qu'elle interprète par la suite, nous pouvons citer sa performance dans "Bus Stop" (1956) qui fut acclamée par la critique, ainsi que sa première production indépendante, "The Prince and the Showgirl" (1957). Elle remporte également le Golden Globe de la Meilleure Actrice pour son rôle dans "Certains l'aiment chaud" (1959), un film au succès à la fois critique et commercial.

Sensibiliser à la politique par sa relation avec son troisième mari, Arthur Miller, qui se termine par un divorce en 1961, elle participe à des rassemblements pour protester contre la violation des libertés civiles causée par la ferveur anticommuniste, avec Shelley Winters, une ancienne colocataire. Un jour, elle fut réprimandée pour avoir lu une biographie "radicale" de Lincoln Steffens sur un plateau de tournage. Ayant été élevée dans le sens d'une vision plus progressiste de la "race", Monroe devient aussi une militante des droits civiques.

En 1960, elle est élue déléguée suppléante à la convention démocrate de l'État du Connecticut, un poste largement honorifique, mais elle n’assiste pas au rassemblement.

Un jour, elle déclare à des journalistes, "Mon cauchemar est la bombe nucléaire. Quel est le vôtre ?", et c’est donc sans surprise qu’elle décide de s’impliquer dans la branche hollywoodienne du Committee for a Sane Nuclear Policy, aussi appelé SANE, réunissant des pacifistes et militants antinucléaires, et chargé de stimuler le débat sur les dangers du nucléaire.

Marilyn Monroe était aussi connue de ses proches pour sa générosité et sa capacité à aider les autres dès qu’elle le pouvait, offrant de son temps à plusieurs œuvres caritatives.

En 1955, enrôlée par Jane Russell, une autre actrice de cinéma américaine et icône de beauté de l'époque, Monroe travaille avec WAIF, une organisation qui plaçait les enfants abandonnés dans des foyers. Elle fut très sensible à cette cause, ayant elle-même vécu en foyer d’accueil.

Egalement sensible à la cause des enfants, elle vient en aide à The Milk Fund for Babies, une organisation caritative visant à rendre le lait pour enfant accessible aux quartiers pauvres de New York, et œuvre en faveur de la March of Dimes, une fondation qui se consacre à l'amélioration de la santé des bébés.

En 1962, elle se rend dans un orphelinat au Mexique et fait don de 10 000 dollars.

Sa dernière apparition publique eu lieu en 1962, lors d'une soirée caritative pour la dystrophie musculaire.

Elle faisait aussi don de certaines de ses affaires et donnait de l’argent à des personnes dans le besoin. Elle offrit notamment un manteau de fourrure de grande valeur à un professeur de théâtre, et fit don à The Milk Fund for Babies d'une paire de boucles d'oreilles qu'elle portait lors de la première mondiale de son film, "The Prince and the Showgirl". Par ailleurs, ses amis découvraient souvent que Marilyn leur avait envoyé des articles qu'elle avait apparemment achetés pour elle-même.

Cette générosité se poursuit même après sa mort. Sa dernière donation, et la plus importante, est celle de son testament. Bien que la majeure partie de sa succession soit allée à Lee Strasberg, son professeur à l’Actor Studio, elle en légua 25% à sa psychiatre, le Docteur Marianne Kris, afin, selon les propres mots de Marilyn, "qu'ils soient utilisés pour faire avancer le travail des institutions ou groupes psychiatriques de son choix". Connaissant l’enfance difficile de Marilyn et son grand amour pour les enfants, Kris fit don de sa part au Anna Freud Centre de Londres, un centre de recherche, de formation et de traitement de la santé mentale des enfants, et une cause que Marilyn aurait très certainement été fière de soutenir.

Sa célébrité écrasante prenait parfois le dessus sur ses actions humanitaires profondément sincères, et sa reconnaissance mondiale résiste à l'épreuve du temps. Ses affiches font toujours vendre, son nom fait toujours parler et son rôle d'icône culturelle est indéniable. Mais derrière son apparence de pin-up et son image de sex-symbol se cache une femme forte, militante, une femme au grand cœur qui fut brisée par la vie mais ne lâcha jamais rien, et qui attend aujourd’hui la lumière pour sortir de l’ombre.

 

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