Anne-Sophie Panseri, Présidente Nationale des Femmes Chefs d'Entreprises France.

Anne-Sophie Panseri, Présidente Nationale des Femmes Chefs d'Entreprises France.

Anne-Sophie Panseri est une cheffe d'entreprise dans l'Industrie. Elle dirige la société MAVIFLEX. Elle est aussi administrateur.e de l'entreprise KEOLIS LYON, ainsi que de l'entreprise VISIATIV. En 2006, elle a rejoint la délégation lyonnaise de l'association des Femmes Chefs d'Entreprises, elle en deviendra la Présidente en 2009. En 2016, elle devient Présidente Nationale FCE France. En parallèle, elle a aussi rejoint le Medef et est membre élue de la CCI LYON MÉTROPOLE Saint-Étienne Roanne, ainsi que de la CCIR. Elle est membre du Conseil d'Administration de l'Aderly (Agence pour le Développement Economique de la Région Lyonnaise)
De 2013 à 2019, Anne-Sophie était Présidente d’Immobilière Rhône-Alpes (société de 3F / groupe Action Logement).
Anne-Sophie Panseri se passionne pour la montée en compétences des dirigeant.e.s d'entreprise.


Question : Pourquoi avoir choisi de faire carrière dans l’industrie ?
Je suis arrivée dans l’industrie par une succession d’opportunités que j’ai saisie.

Après mon DUT Tech de CO, j’ai voulu poursuivre vers une maitrise INFOCOM mais en travaillant. J’ai eu la chance de travailler sur le projet du Trocathlon chez Décathlon et je suis restée 2 ans de plus. Mon père dirigeait le groupe familiale MAVIL, et alors que je jurais ne jamais vouloir vivre son quotidien j’ai fait une lettre de candidature à son DG pour créer le service Marketing. J’ai commencé à toucher au quotidien de la production. Cela m’a passionnée dès le début ; puis en 1996, mon père s’est séparé de son directeur de production de l’activité portes, j’ai osé et postulé … et je n’ai jamais plus quitté l’industrie.

Question : Quel parcours avez-vous suivi pour y arriver et quels souvenirs en gardez-vous ?

Réponse : J’ai suivi un parcours commercial marketing classique ; Je n’avais pas une vie d’étudiante facile car j’avais fait des choix qui nécessitaient d’être autonome financièrement. Je travaillais beaucoup en parallèle de mes cours et je ne sortais pas. Mes meilleurs souvenirs sont chez Décathlon salariée étudiante, j’ai gardé de très bons contacts ; Même si on ne se voit plus beaucoup, on est là les uns pour les autres.

Question : Comment conciliez-vous votre vie de Cheffe d'Entreprise, associative et vie de Famille ?

Réponse : Le mot conciliation, en soi, crée des contraintes. Je suis à l’écoute et j’agis pour être en phase avec qui je suis. J’ai été plutôt absente pour mes 3 enfants mais toujours là pour eux d’une autre façon. Mon énergie les a forcément forgés et mon absence les a rendus autonomes. On est extrêmement proche, une tribu !

Question : Rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées des difficultés particulières en tant que femme ?

Réponse : Je me sens plutôt privilégiée sur mon parcours. Le fait d’« être fille de » m’a permis d’avancer pas à pas et d’apprendre au côté de mon père. Quand j’ai un fait rachat-transmission, mon père a su me laisser ma place et prendre un rôle non opérationnel.

Plus tard, j’ai connu des situations gênantes, un client furieux qui en entendant ma voix m’a juste dit « je n’ai pas demandé la secrétaire », ou encore être uniquement sollicitée pour servir le café ; ou pour un mandat m’entendre dire que cela allait être difficile avec 3 enfants .. J’ai appris à répondre, à ne pas me sentir décontenancer et à retourner la situation en miroir sur l’interlocuteur ! c’est drôle de voir comment on déstabilise à notre tour sans aucune agressivité.

Question : La position des femmes dans l’industrie a-t-elle évoluée depuis vos débuts ?

Réponse : Je pense que dans l’univers de l’industrie, la place des femmes est un peu différente. Nous sommes très souvent à la tête de nos entreprises par transmission ce qui nous donne une légitimité un peu différente. Pour autant, la place est difficile à prendre, nous sortons d’un management très « paternaliste » et nous devons nous faire un prénom. Le développement s’accélère souvent après quelques années avec une vision et une gouvernance différentes. L’association FCE (Femmes Chefs d’Entreprises) pousse vraiment les femmes à racheter des entreprises, on s’appuie sur une histoire et des savoir-faire. C’est vraiment un magnifique challenge !

Question : Si vous n’étiez pas choisi cette carrière, qu’auriez-vous voulu faire ?

Réponse : Mon rêve de jeunesse : être commissaire ou juge… c’est le côté enquête et justice qui me motivait. Mais finalement, nous faisons des enquêtes dans l’entreprise pour comprendre des dysfonctionnements et s’améliorer.

Question : Vous êtes depuis 2016, Présidente des Femmes Chefs d’Entreprises France, pouvez-vous nous parler de cet engagement et de votre vécu au travers de ce mandat ?

Réponse : Je suis arrivée au FCE en 2006, alors que je plaçais mon entreprise en procédure de sauvegarde. Un moment de très forte émotion, peur de perdre l’entreprise familiale, perte de repères face à l’injustice, décès de mon père 1 mois après … Et j’ai été appelé par la présidente de la délégation FCE de Lyon. Cette rencontre avec des femmes incroyables a illuminé mon quotidien. Je me suis donné le droit de pleurer et de rire… Le groupe m’a porté pendant des mois. Je n’ai jamais plus quitté le réseau pour en devenir la Présidente Nationale en 2016. J’ai eu besoin de redonner à ces femmes cette énergie impalpable mais essentiel pour porter un quotidien de questionnement.

Les FCE m’ont permis de m’ouvrir à l’économie des territoires. Je m’investis dans les commissions nationales du Medef, un travail remarquable fait par les équipes ! Mais ma passion reste l’industrie et aujourd’hui j’ai envie de donner du temps à ma branche professionnelle. J’ai voulu un mandat unique de Présidente Nationale des FCE pour agir plutôt que de chercher à me faire réélire. Je suis une convaincue des mandats uniques pour les Présidents des organisations économiques. Mon mandat s’achève cette année, ce qui va me permettre d’apporter ma pierre à l’édifice d’une magnifique Industrie Française si nécessaire aux équilibres des métiers et des savoir-faire. 

 

En octobre 2019, Anne-Sophie Panserie intervient lors de l'événement Bpifrance Inno Generation.

 

 

 

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